3 questions pour comprendre la catatonie dans l’autisme
- Parent Autrement Contact
- 6 avr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 15 avr.

Qu’est-ce que la catatonie dans l’autisme ?
La catatonie dans l’autisme est un état de ralentissement moteur, cognitif et émotionnel, qui peut apparaître à l’adolescence, généralement entre 15 et 19 ans. Elle concerne environ 1 adolescent autiste sur 7 selon certaines observations cliniques (source).
Ce n’est pas une forme d’autisme ni une régression globale. Ce qui est touché, c’est surtout la capacité à initier une action : parler, bouger, répondre, se lever, etc. Les gestes deviennent plus lents, parfois figés. Le langage peut diminuer. Et dans certains cas, la personne semble « coincée », comme bloquée dans un mouvement ou à une étape d’une action.
La catatonie peut être légère à sévère, avec parfois des moments d’agitation intense entre des phases de ralentissement. Elle peut aussi affecter la capacité à apprendre, à changer d’activité (transitions), ou entraîner des comportements dits auto ou hétéro agressifs dans les phases de tension extrême.
Elle reste méconnue, car ses signes peuvent ressembler à certains comportements autistiques, à de la dépression, à de l’inertie ou à des absences épileptiques. Cette proximité rend le diagnostic particulièrement complexe (source).
Comment déceler la catatonie chez un enfant autiste ?
Ce qui doit alerter, c’est un changement net par rapport au fonctionnement habituel.Un adolescent qui peignait ou dessinait avec plaisir n’arrive plus à s’asseoir ou à démarrer une activité. Un enfant traverse une pièce et reste bloqué dans l’encadrement d’une porte. Parfois, il suffit d’un petit contact ou d’un mot pour qu’il se débloque.
La catatonie peut aussi modifier la posture, la démarche ou les mouvements quotidiens. Elle peut s’accompagner d’une perte de parole, de phases d’hyperactivité, d’incontinence, ou de comportements qui ressemblent à des troubles du comportement (auto-agressivité, opposition…).
Elle est souvent confondue avec :
un repli ou un refus d’obéir,
un shutdown,
une absence épileptique ou une autre forme d’épilepsie partielle, surtout lorsque l’enfant semble figé ou "ailleurs" pendant quelques instants.
Ce qui permet de faire la différence, c’est l’observation du changement global et progressif, la durée des épisodes, et la manière dont la personne semble lutter pour initier une action.
Un bilan médical est indispensable pour écarter une cause neurologique, comme l’épilepsie, une infection ou un effet secondaire médicamenteux, avant de poser un diagnostic de catatonie.
Quelles stratégies pour soutenir un enfant autiste en catatonie ?
Le plus important est d’agir tôt. La catatonie peut s’aggraver et devenir plus difficile à inverser avec le temps.
Voici quelques repères :
Observer ce qui a changé dans les gestes, les paroles, l’attention ou les intérêts.
Ne pas forcer, ne pas exiger de réponse immédiate.
Soutenir avec douceur : une simple présence ou un contact peut parfois « débloquer » l’élan moteur.
Adapter l’environnement pour réduire les stimulations perçues comme menaçantes.
Faire évaluer la situation par un professionnel connaissant l’autisme et la catatonie.
Une évaluation médicale complète permet d’écarter d’autres causes (épilepsie, infection, effets secondaires…). Si une catatonie est suspectée, un test avec une faible dose de lorazépam (benzodiazépine) peut apporter un soulagement rapide : ce qui confirme souvent le diagnostic.
Dans les formes sévères, un traitement par électroconvulsivothérapie peut être envisagé dans un cadre très encadré, notamment lorsqu’aucune amélioration durable n’est obtenue avec les traitements médicamenteux (source).
La catatonie chez les personnes autistes reste encore mal connue, et pourtant, mieux la reconnaître peut faire toute la différence. Lorsqu’elle est identifiée à temps, des ajustements concrets permettent d’éviter qu’elle ne s’installe durablement et n’affecte l’autonomie.
Pour approfondir ce sujet, mieux repérer les signes et découvrir des pistes d’accompagnement adaptées, vous pouvez assister, en live et/ou en replay, au webinaire : Catatonie et autisme : mieux comprendre pour mieux accompagner
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